Regards de Mai dans les vignes de Font Barrièle

qui sont en conversion agriculture biologique

Nous vous avons quittés fin avril après notre premier traitement contre le mildiou et l’oïdium. Nous l’avons fait à une faible dose de cuivre (300mg/ha) sachant qu’en bio, nous sommes limités à 4kg/ha/an faute de quoi nous perdons la certification bio…. Le positionnement et le choix de la dose de cuivre pour chaque traitement est donc murement réfléchi..

Le travail de la vigne, c’est avant tout la main de l’homme

En cette première quinzaine de mai, il a plu et il a fait chaud alors la vigne a exprimé sa joie d’être ainsi choyée et s’est très rapidement élancée vers le ciel : 10cm de croissance par semaine ! Notre gros chantier est (encore)manuel et il faut remonter les fils de palissage. L’objectif est double : – optimiser le plan de palissage pour capter le maximum de soleil et favoriser ainsi une bonne maturation des raisins à venir – protéger nos vignes du mistral, allié pervers de la viticulture rhodanienne. Soumis à ce vent du nord, les jeunes sarments de vignes se brisent comme du verre, mais le mildiou se terre à l’abri des rafales en attendant la pluie

Le travail de la vigne, c’est avant tout la main de l’homme

En avant donc les kilomètres à pied, inconfortables, parcourus sur nos galets polis par le Rhône. Et un hectare de vigne, c’est 4km de rangées parcourus ! Nous vous le confirmons, tous ces kilomètres à pieds, ça use les souliers !! Nous relevons le premier niveau de releveurs et baissons le deuxième pour éviter que la vigne ne s’y accroche à l’aide de ses vrilles (et pour pouvoir le relever ensuite lors du deuxième passage). Ce travail, associé à l’épamprage (le fait de supprimer les sarments qui poussent sur les troncs) a occupé 4 personnes pendant tout le mois !!

La pluie menace, le mildiou aussi…. L’angoisse au jour le jour

En bio, nous n’avons que des produits dits « de contact » c’est-à-dire qu’ils agissent en créant une barrière physique sur la plante et ne pénètrent pas dans la sève. Au-delà de 25mm de pluie, ils sont lessivés et il faut recommencer avant la prochaine pluie pour garantir une protection de la plante contre le mildiou (champignon qui « grignotte » la récolte). Petit exemple de nos questionnements quotidiens….

Jeudi 7 mai: La météo a annoncé de gros cumuls de pluie à partir du dimanche 10 mai et pour toute la semaine à venir. Regardons un autre site météo…..Même sentence…. Il va falloir traiter. Nous irons donc demain.
Vendredi 8 mai : (pas de jour férié dans le vignoble). Le vent s’est levé, impossible de traiter faute de quoi le cuivre s’envole et ne va pas sur les souches. Nous traiterons donc la nuit, pendant que le vent se repose des ardeurs de la journée.

Ce mois de mai 2020 s’est décidément placé sous le signe d’une pression de mildiou comme nous n’en n’avons jamais connu dans notre
région. Après un mois de mai pluvieux, les prévisions météo à moyen terme prévoient un mois de juin sous le signe des eaux du ciel….

Nuit du 8 au 9 mai : Traitement de minuit à 8h. Le tracteur est tombé en panne à 2h du matin, réparation à la lampe frontale, il repart à 4h. 8h nous rentrons, le vent se lève à nouveau…nous finirons la nuit prochaine.

Nuit du 9 au 10 mai : traitement de minuit à 10h. Le plan s’est déroulé sans accroc ce coup ci, c’est fini. La pluie arrive, comme prévu, le 10 mai en début d’après midi . Ce fut juste, heureusement que la panne n’était pas grave et que Christian est aussi un peu mécano !!! Ce mois de mai 2020 s’est décidément placé sous le signe d’une pression de mildiou comme nous n’en n’avons jamais connu dans notre région. Après un mois de mai pluvieux, les prévisions météo à moyen terme prévoient un mois de juin sous le signe des eaux du ciel….

S’il pleut beaucoup alors l’herbe pousse !!

Et il faut garder l’herbe rase ou la supprimer dans les rangées. Si elle est trop présente, elle génère une concurrence hydrique et minérale qui peut être préjudiciable à la plante au fil du cycle végétatif. Et si elle est trop haute, elle rapproche les champignons ravageurs des souches (ces champignons ont leur forme de conservation au sol). Alors, comme à la maison, nous avons sorti le vieux tracteur, attelé la tondeuse des vignes, le gyrobroyeur, que Christian a passé, patiemment, rangée par rangée. Les amateurs de tonte du jardin le week end compatiront !

Et que disent les raisins alors?

Avec deux semaines d’avance chez nous, à la mi mai, la vigne a fleuri ! Pendant une semaine, de douces effluves ont caressé nos nez aiguisés et nous ont réjouit lors de nos travaux vignerons. L’angoisse est toujours de se demander si les conditions climatiques permettront une mise à fruit optimale ou pas . En effet, l’an dernier, la coulure (des fleurs qui ne se transforment pas en fruit essentiellement à cause de fortes chutes de température) a fait diminuer la récolte de moitié sur certaine parcelles. Mais cette année, ouf, ça a tenu !!! et à la fin de ce mois de mai, nos grappes sont au stade « petit pois ».

La promesse d’un beau millésime

Nous avons fait naître nos raisins, nous nous battons pour les protéger des champignons ravageurs, nous avons suivi avec angoisse leurs fleurs se transformer en fruit et nos amis les insectes reviennent nous aider à la tâche: nous avons des vignes emplies de coccinelles! Nous cultivons notre jardin, qui est un peu aussi le vôtre, niché dans chaque bouteille que vous partagez!