Préparation de la campagne

Cet hiver, il n’a pas fait froid et nos 45ha de vignes, pressées de retrouver le grand air de notre belle vallée rhodanienne, nous ont fait signe de leur impatience deux semaines plut tôt qu’à l’accoutumée. Heureusement, Fernando, notre virtuose du labour était passé juste avant ! La taille n’était pas terminée et nous avons mis les bouchées doubles pour ne pas être pris de vitesse. Merci à Zélia, Maria, Redouane et Larbi, nos artisans tailleurs d’avoir été au rendez-vous ! Comme nous avons un vignoble palissé (pour profiter à plein du soleil généreux du sud et se garantir de la casse que le mistral nous cause parfois), il nous a fallu ensuite baisser les fils du premier niveau de palissage pour pouvoir les remonter, plus tard, quand la vigne aura poussé. En parents indignes, nous avons lâchement profité des vacances confinées pour faire travailler nos enfants avec nous : distanciation sociale assurée, une rangée sur deux chacun et en avant !!

Visite de nos amis les lapins…

Mais ce printemps flamboyant a attisé l’appétit de nos petits compagnons de garrigue à quatre pattes…. Les lapins gourmands et gourmets sont venus grignoter nos jeunes plants de l’année !! Et en bio, pas question de traiter ! A nous la mise en place de manchons, plant par plant, pour que nos amis affamés aillent exercer leur appétit aiguisé ailleurs et que nos jeunes vignes s’élancent vers le ciel sans crainte

Le gel…

Si les vignes semblent préservées, vient pourtant surgir le moment de le craindre, ce ciel….La météo est pessimiste, les nuits se rafraichissent et le spectre du gel se dessine en même temps que le confinement ronge subrepticement notre moral. La première nuit, nous voilà sauf, c’est passé à 1 degré près…. Deux jours de répit nous laissent respirer, puis la menace pèse à nouveau, plus prégnante. Situées majoritairement sur le plateau rhodanien de galets roulés, nos vignes seront préservées de ce gel destructeur. Seules nos parcelles un peu en contrebas souffriront de dégâts variables. Nous avons vu l’échafaud de très près, mais beaucoup de nos amis ont vu le couperet tomber et les dégâts avoisinent 50% de pertes par endroits….

L’ébourgeonnage

La nature ne s’attarde pas sur nos états d’âme et le retour de la chaleur s’accompagne d’une pousse rapide des vignes. Vient vite le moment de l’ébourgeonnage. Cette opération consiste à supprimer ce qui pousse et que nous n’avions pas prévu de garder lors de la taille. Ces sarments naissants sont non fructifères et vont venir puiser inutilement dans les réserves de nos vignes. Ils rendent également difficile l’aération des souches, barrière naturelle au développement des champignons ravageurs de la vigne : et en bio, la nature est notre alliée

Les traitements contre les maladies : et en bio, c’est selon la météo !

Notre équipe d’artisans est toujours à l’œuvre, mettant l’intelligence de leurs gestes au service de chaque souche, chacune étant différente de la précédente. Et la vigne poussant, sa sensibilité aux maladie va également s’accroissant. Pas de mildiou à l’horizon pour le moment, nous ne traiterons donc pas au cuivre. Nous traitons une première fois avec du soufre, contre l’oïdium, un champignon ravageur de la vigne qui menace à ce stade-là. Une fois ce traitement terminé, la pluie menace dans les jours à venir….Le mildiou risque d’apparaître. Commence alors la phase de recherche des premiers symptômes dans nos vignes pour savoir s’il faut traiter ou pas. Un impératif : que la vigne soit protégée avec du cuivre avant la prochaine pluie si nous trouvons les premiers foyers de mildiou….

Le confinement, c’est aussi l’émerveillement

La nature est emplie des seuls bruits de ses habitants : les guêpiers d’Europe sont arrivés et nous n’avons jamais vu autant d’outardes canepetières que cette année (toutes nos vignes sont sur la zone natura 2000 de protection de cet oiseau sur le plateau de Costières de Nîmes) !!!